Le
Cippe romain de Lambèse
La
célèbre
inscription gravée sur un cippe hexagonal a été découverte à Lambèse
(Batna) en octobre 1866.
Il s’agit d’une dédicace
du Gouverneur de Mauritanie
Césarienne, étudiée
pour la première fois par A. Charbonneau en 1866. Ce
Cippe a été transféré à Béjaia
pour orner la fontaine
symbolisant la grandeur
de l’aqueduc.
Cette dernière a été inaugurée en
1896. Les ingénieurs Imbert et Roux utilisèrent la
même source et le même tunnel de l’aqueduc romain
pour pouvoir alimenter
la ville de Béjaia en eau.
Dans
une première lettre, le Gouverneur de la Mauritanie Césarienne
avait prié le Légat de Numidie de lui envoyer le Librator Nonius
Datus, Vétéran de la 3e Légion Augusta. En effet,
le chantier de l’Aqueduc avait été commencé,
mais l’exécution présentait des difficultés
et on avait besoin des connaissances spéciales du Librator.
Dans une autre lettre, le Gouverneur
demande (de nouveau au Légat
de Numidie) au nom de la ville de Saldae et de ses habitants de lui
envoyer de nouveau Nonius Datus pour achever l’aqueduc. En
effet, les constructeurs du tunnel n’avaient pas respecté les
plans du Librator. Les équipes chargées de
percer le tunnel, parties de chacun des deux bouts de la montagne, ne
s’étaient pas rencontrées. Le Librator fit
des calcul et permit la jonction.
« Nonius
Datus a fait le nivellement,
indiqué le tracé, et
prescrit ce qu’il fallait faire suivant les plans que j’avais
remis au Gouverneur. J’ai aussi achevé l’œuvre.
Après l’arrivée de l’eau, ce dernier
en a fait l’inauguration ».
Le
Cippe romain a été classé patrimoine national
le 31/12/1991 (J.O. n° 22 du 22/03/1992)..
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De nombreuses citernes romaines existent à Béjaia :
Sidi Touati, Hôpital Franz Fanon, Mairie. Cependant, celle
où devait arriver l’eau de l’aqueduc se trouve
au niveau du Camps supérieur (Cité Amimoun ), devant
la porte dite du grand ravin. Melnix, Dewulf, puis Birbent en ont
documenté les états. A l’instar d’autres
parties de l’aqueduc, elles furent réutilisées
dans le dispositif de distribution de l’eau de la ville (depuis
les Hammadites à l’époque médiévale,
jusqu’aux Français au XIXe siècle). Elle a des
dimensions imposantes : 29,60 m x 15,85 m x 15,50 m, soit un
volume de 7271,98 m3. Cependant, le témoignage du Dr
Shaw précise que «l’aqueduc et les
réservoirs (au 18e siècle) sont détruits »
Citerne Romaine de Bougie
Plan
recopié en 1991 par A. Mokhtari
et K. Roghi à partir des archives
de l'A.P.C. de Béjaïa
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Les
curieux calculs du Géomètre E. Dewulf
Eugène Dewulf “donne
des détails
très curieux sur la partie de cet aqueduc voisin de Bougie
et sur la quantité d’eau que la ville recevait de
Toudja”. En effet, il fait l’hypothèse
que les Hammadites ont
reconstruit la conduite.
Il est frappé par
la forme de la section
de cette conduite d’eau. Cette section,
déterminée par les lignes de dépôts
calcaire et la pente
permet de calculer quel était le débit
ordinaire de la conduite.
En faisant l’hypothèse que
la quantité d’eau distribuée dans la ville
pour tous ses besoins
s’élevait, “comme à Montpellier”, à 60
litres par habitation
et par 24 heures, Dewulf
calcule la population
de Béjaia à l’époque
Hammadite. Il obtient
86,000 habitants. Cette
estimation n’est
pas éloignée
de celle de Léon l’Africain. Il signale également “la
récente découverte de grands bassins superposés
dans lesquels les bougiotes
emmagasinaient leur réserve
d’eau ”. |